Comment lutter efficacement contre les puces ?
Il est utile de se préparer pour la saison des puces en rappelant les meilleures pratiques de lutte contre ces petits parasites. Le choix du produit est important, mais la manière dont il est appliqué demeure toujours l’élément le plus crucial !
BIOLOGIE DE LA PUCE
Cycle de vie
Le cycle de vie de la puce suit une métamorphose complète, passant de l’œuf – larve – nymphe – adulte. Ce cycle peut être complété, dans de bonnes conditions (température chaude, présence d’un hôte adapté), en environ un mois, en prenant comme exemple la puce du chat Ctenocephalides felis.
Le stade nymphal est particulièrement important car les puces peuvent survivre plusieurs mois en l’absence d’un hôte et dans des conditions fraîches, pour ensuite émerger en masse lorsqu’une personne ou un animal pénètre dans un lieu resté inoccupé. Cela explique les « attaques massives » parfois observées en entrant dans une propriété vacante. Le contrôle des puces dans ces propriétés peut être difficile avec des insecticides classiques à base d’eau, probablement car une grande partie de la population est encore au stade nymphal, enfermée dans une couche externe soyeuse et quasiment imperméable.
Vous êtes-vous déjà demandé combien de temps les puces peuvent vivre ? Le record appartient à des puces affamées de rongeurs sauvages en Russie, ayant survécu jusqu’à 369 jours (plus d’un an !) dans des conditions fraîches.
La survie des puces de chat pendant 2 à 4 mois est une situation plus normale, par exemple dans des conditions chaudes et avec des opportunités régulières de se nourrir de sang sur un hôte approprié.
Que mangent les puces ?
Du sang, bien sûr ! Les adultes sont des ectoparasites hématophages, se nourrissant du sang de leur hôte grâce à des pièces buccales conçues pour percer et aspirer.
C’est d’ailleurs de là que l’ordre des puces, Siphonaptera, tire son nom – siphon pour « siphonner le sang » et a-ptera pour « sans ailes » (ptera signifiant « aile » et a voulant dire « sans ».
Voilà pour le régime alimentaire des adultes, mais rappelons qu’elles subissent une métamorphose complète avec un stade larvaire actif et nourricier.
Alors, que mangent exactement les larves de puces ? La réponse : elles consomment divers débris organiques tels que des particules alimentaires et des excréments. Mais la partie la plus importante de leur régime est le sang partiellement digéré excrété par les puces adultes. Voyez-vous maintenant pourquoi l’aspiration et la propreté peuvent jouer un rôle important dans la gestion des puces ? Éliminer la source de nourriture des larves peut être bénéfique…
Question quiz rapide :
Quelle espèce de puce est la plus courante chez les chiens domestiques ?
a) Puce du chien (Ctenocephalides canis)
b) Puce du chat (Ctenocephalides felis)
La réponse, peut-être surprenante, est que la puce du chat est plus fréquemment associée aux chiens domestiques qu’à la puce du chien. En réalité, la puce du chat se reproduit parfaitement en se nourrissant de sang de chien et n’est pas spécifique à l’hôte félin. À noter que les puces du chat ne peuvent pas se reproduire efficacement dans un contexte pratique lorsqu’elles se nourrissent de sang humain – elles peuvent simplement survivre, et c’est tout. La puce du chat est de loin l’espèce la plus couramment retrouvée chez les chats domestiques.
Aspiration
Un point à propos de l’aspiration néanmoins. Quel impact les aspirateurs modernes sans sac ont-ils eu sur la prévalence des puces et leur activité dans les foyers domestiques ? Certains réservoirs de grande capacité sont assez mal ajustés, et il est facile de comprendre comment les puces pourraient s’échapper de l’aspirateur et se déplacer vers d’autres pièces auparavant exemptes de puces, à mesure que l’appareil est déplacé.
Cela ne veut pas dire, bien sûr, que passer l’aspirateur est une mauvaise idée dans la gestion des puces. Une étude américaine montre que les dépôts d’insecticides restent fortement fixés aux fibres des tapis même après aspiration. D’autres études montrent que l’aspiration élimine 90 % des œufs de puces, 50 % des larves et jusqu’à 95 % des puces adultes — une méthode sous-estimée.
N’oubliez pas d’utiliser un aspirateur équipé d’un filtre HEPA pour éviter la recirculation des fragments d’insectes qui peuvent provoquer de l’asthme allergique.
STRATÉGIE DE LUTTE CONTRE LES PUCES
1. Inspection
Le but d’une inspection est d’identifier les zones d’activité des puces. L’identification de l’espèce de puce est une étape cruciale – elle peut fournir des informations sur la présence éventuelle d’un hôte comme un rongeur, un oiseau ou un autre animal, voire sur un nid à éliminer, car tous les problèmes de puces ne sont pas forcément liés aux chats ou aux chiens.
Les pièges à puces capturent les puces adultes, et les plaques adhésives peuvent ensuite être envoyées à un entomologiste pour une identification fiable. Lorsque des animaux hôtes sont présents, il est important de demander à l’occupant quels endroits sont fréquentés par son animal : ce sont très probablement les zones d’activité des puces.
2. Préparation avant traitement
- Passez l’aspirateur dans tout le logement, en accordant une attention particulière aux sols et aux meubles rembourrés. L’objectif est d’éliminer les poils d’animaux, les débris organiques, ainsi que les œufs, larves, nymphes et puces adultes. Un avantage supplémentaire de l’aspiration est que les vibrations peuvent déclencher l’émergence des puces adultes de leur stade nymphal dormant. C’est précisément à ce moment-là que les puces adultes entrent en contact avec les dépôts d’insecticide. Un nettoyage à la vapeur peut s’avérer nécessaire en complément, notamment dans des conditions particulièrement sales ou difficiles. N’oubliez pas que l’effort d’aspiration doit être concentré sous les meubles, les chaises, les coussins de canapé, ainsi que dans les fissures et crevasses du sol et le long des murs (jonctions sol-mur), car ce sont des zones fréquemment fréquentées par les animaux hôtes tels que les chats et les chiens. Veillez à jeter correctement le contenu de l’aspirateur dans une poubelle extérieure fermée, afin de minimiser le risque de dispersion des puces dans l’habitation.
- Assurez-vous que l’accès au sol soit dégagé, afin que toute la surface puisse être traitée, en retirant les objets qui pourraient faire obstacle.
- Il est recommandé de balayer et laver, ou d’aspirer, les sols en carrelage et en béton.
Jetez ou lavez (à l’eau chaude savonneuse) la literie des animaux pour éliminer les puces. Les nids d’oiseaux ou tout autre matériel de nidification, s’ils sont identifiés comme source d’activité des puces, doivent être retirés (dans le respect des protections légales concernant la faune concernée).
- Le propriétaire de l’animal doit jouer son rôle et on doit lui conseiller de traiter son animal avec un produit antipuce approprié. Cela offre la meilleure chance d’un contrôle total, car à la fois le lieu de vie et l’hôte ont été traités correctement.
3. Traitement
Les traitements doivent prendre en compte :
- Intérieur : Les surfaces des sols doivent être soigneusement pulvérisées avec un insecticide résiduel de haute qualité comme Deltasect et K-Othrine Partix, conformément aux instructions figurant sur l’étiquette. Les poudres insecticides, les traitements en brouillard/nébulisation, en aérosol ou en fumée comme le Diptron One Shot peuvent également être utiles en complément d’un traitement résiduel.
Les résidus d’insecticide doivent rester intacts aussi longtemps que possible afin d’assurer une activité résiduelle maximale.
Le point clé concernant l’utilisation des insecticides est de toujours suivre les indications du produit.